La gestion passive, notamment via les ETF, connaît un succès considérable : elle est performante, simple et peu coûteuse. Pourtant, dans certaines situations, faire appel à une gestion active peut s’avérer plus judicieux.
Depuis plusieurs années, les marchés financiers mondiaux progressent fortement, soutenus par les grandes valeurs technologiques américaines. L’indice CAC 40 a bondi de plus de 8 % depuis le début de l’année, tandis que le S&P 500 évolue autour de ses plus hauts historiques. Cette dynamique favorise mécaniquement les ETF, qui répliquent ces indices tout en affichant des frais très faibles.
Un ETF est un véhicule qui reproduit fidèlement la performance d’un indice, comme le S&P 500 ou le Nasdaq. Avec des coûts de gestion parmi les plus bas du marché, les ETF ont attiré des flux massifs : près de 1 500 milliards de dollars ont été investis dans ces produits en 2023, dont environ 1 000 milliards dans le seul ETF phare de BlackRock dédié au S&P 500. L’intérêt croissant pour ces fonds s’explique également par leur transparence et leur simplicité.
Cependant, même si la gestion passive domine largement, elle n’est pas adaptée à toutes les situations. Les périodes de forte incertitude ou de volatilité peuvent mettre en difficulté les ETF, qui restent exposés aux fluctuations du marché sans possibilité d’ajustement. En revanche, un gérant actif peut modifier rapidement la composition d’un portefeuille pour saisir des opportunités ou réduire les risques. Les classements de Morningstar montrent d’ailleurs qu’en Europe et aux États-Unis, de nombreux fonds actifs parviennent à surperformer leur indice de référence sur plusieurs horizons, notamment sur 5 à 10 ans.
La question du choix dépend donc surtout de l’horizon d’investissement et du niveau d’accompagnement recherché. Sur le long terme, les ETF demeurent souvent la solution la plus efficace grâce à leurs frais réduits. Mais lorsque les marchés traversent des phases d’instabilité ou lorsque l’investisseur souhaite une gestion plus personnalisée, les fonds actifs peuvent mieux répondre à ses besoins.
L’essor spectaculaire des ETF en Europe — illustré par une courbe de croissance passant d’environ 321 milliards de dollars en 2010 à plus de 2 800 milliards en 2025 — montre que les particuliers comme les institutions plébiscitent cette approche. Pour autant, la gestion active conserve une place essentielle, en particulier dans les segments où l’analyse humaine peut faire la différence.






