Au 30ème jour de grève contre le projet de réforme des retraites en France, il est intéressant de s’interroger sur la « grève » potentielle de la performance et des flux des deux grandes classes d’actifs en 2020 :
1/ les obligations et 2/ les actions.
Peu d’investisseurs vont aujourd’hui s’avancer à miser leur pécule sur les obligations car le niveau des taux est anormalement bas et les risques d’inflation se propagent (annonce d’une hausse de 6,2% des bas salaires au Royaume-Uni). Quant aux actions, la plupart des indices affichent des performances 2019 attractives.
Certains investisseurs vont donc légitimement se poser la question de l’opportunité de réinvestir leurs plus-values en bourse à ce stade du cycle d’autant que le cours de l’or a rebondi au-dessus de 1525 dollars l’once, démontrant un besoin de sécurité.
Rappeler la trajectoire qui a amené les marchés là où ils se situent aujourd’hui n’est pas sans intérêt pour réfléchir utilement à leurs perspectives. Quelle a donc été cette dynamique, jusqu’à ces derniers mois ? La résultante, comme toujours, de l’action conjuguée de leurs trois moteurs clé :
- D’une part l’évolution de la réalité économique,
- D’autre part la psychologie/le comportement des investisseurs (finances comportementale),
- La désignation de Christine Lagarde à la tête de la BCE avec une volonté affichée de continuer la politique accommodante initiée par Mario Draghi dans le cadre de rachat de dettes.
La réalité économique s’est construite depuis une dizaine d’années sur des rythmes d’activité globalement faibles mais positifs, se remettant péniblement du grand choc de la crise de 2008, puis de celle de 2011 en Europe, rehaussés de mini cycles intermédiaires. La question économique principale consiste à savoir s’il y aura mini reprise en 2020, ou au contraire poursuite du ralentissement ; avec peut-être des prémisses de récession.
Le sentiment des investisseurs a naturellement reflété en partie leur perception des mini cycles économiques et des effets de la politique monétaire, mais il a été aussi sensible à de fortes variations des incertitudes politiques.
Le début des hostilités commerciales de Donald Trump, ainsi que le risque croissant d’un Brexit dur avaient fait souffler un vent de panique sur les investisseurs en fin d’année 2018. Cette frayeur s’est progressivement éloignée au fil de 2019 avec la fin du resserrement monétaire, mais ne s’est vraiment retournée qu’en fin d’année pour laisser place à l’allégresse, avec une baisse surprise des taux longs aux Etats-Unis, enfin l’aboutissement d’un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.
La prise en compte des perspectives de ces trois moteurs de marché que sont : économie réelle, sentiment et liquidités nous amène à anticiper pour 2020 un profil de marchés bien orienté mais potentiellement accidenté.
Des vents contraires au rebond du cycle économique
Des investisseurs déboussolés
Au moment où le soutien monétaire et l’éloignement des scénarios catastrophe a fait revenir l’appétit des investisseurs pour les actions, l’Administration Trump ouvre un nouveau front d’incertitudes au Moyen-Orient, avec un calcul politique qui n’est nullement sans risques.
Dans le même temps, des négociations commerciales serrées entre le Royaume-Uni et l’Union européenne vont commencer – ainsi que le deuxième volet des négociations sino-américaines ; par ailleurs, le calendrier des primaires américaines permettra bientôt d’anticiper qui affrontera Donald Trump lors de la présidentielle de novembre prochain, enjeu essentiel pour les marchés.
Par conséquent, le regain de moral des investisseurs, qui avait joué un rôle important dans la hausse des marchés l’an passé, est susceptible d’être bousculé à plusieurs reprises en 2020.
Conclusion
À l’analyse, il nous semble aujourd’hui que l’interaction des trois principaux moteurs de marchés annonce pour 2020 une alternative beaucoup moins binaire que ces deux dernières années. 2018 s’ouvrait sur un positionnement très optimiste des investisseurs, visiblement peu conscients des périls d’un resserrement monétaire annoncé, appliqué à des économies en ralentissement. En retour, 2019 s’ouvrait sur un pessimisme extrême, suggérant une asymétrie des risques de marchés favorable, immédiatement matérialisée par le virage à 180 degrés de la politique monétaire américaine, puis par l’atténuation des risques politiques.
En conclusion, une allocation tactique de vos portefeuilles dans le cadre de vos contrats d’assurance vie, comptes titres et PEA devra tenir compte d’un certain nombre de facteurs :
- Diversification à travers des fonds spécialisés, sélectionnés sur des zones géographiques à fort potentiel
- Diversification à travers certains secteurs pouvant bénéficier d’un rattrapage (valeur dite défensive)
- Diversification à travers certaines thématiques : nouvelles technologies (intelligence artificielle), thématique sur l’eau, etc.
Le choix des fonds, ainsi que la qualité de leur gestion seront des critères déterminants pour apporter une vraie valeur ajoutée à la valorisation de vos avoirs. Nous sommes toujours en recherche des meilleurs fonds pouvant répondre à ces objectifs.
Grâce à une sélection rigoureuse ainsi que des outils adaptés nous espérons répondre à ces nouvelles attentes.